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Mélenchon et redistribuons

Le briefing politique essentiel du matin.
Par SARAH PAILLOU
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CONSULTER POUR MIEUX RÉGNER. Vous avez l’impression qu’en ce lundi 26 août on n’a toujours pas progressé vers la nomination d’un nouveau Premier ministre ? C’est normal. Même Emmanuel Macron envisage de relancer un cycle de consultations demain, sans avoir bouclé son programme initial (il reçoit aujourd’hui Marine Le Pen et Jordan Bardella, leur allié Eric Ciotti, et les présidents des chambres parlementaires Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher). Playbook se doit de reconnaître que la solution viendra difficilement des chefs du Rassemblement national, représentants du premier groupe à l’Assemblée nationale mais décidés à n’être que des observateurs dans cette quête de PM, comme le rappelle ce matin Le Parisien.
Discours de la méthode. Le chef de l’Etat pourrait toutefois nous gratifier d’un point d’étape en forme de prise de parole ce soir. “Il va vouloir être didactique, expliquer aux Français qu’il ne décide pas tout seul”, pariait l’un de ses soutiens avec qui il a échangé vendredi, lors de son premier round de discussions.
Rebattre les cartes. Ceci écrit, Jean-Luc Mélenchon a peut-être provoqué un début d’ombre d’amorce de bougé… ou pas. Reprenez une gorgée de café, qu’on s’y attèle tout de suite. Bon réveil à toutes et tous.
BOUGÉ-DÉCALÉ. La dernière trouvaille de Jean-Luc Mélenchon pourrait donc (nous insistons sur le caractère hypothétique) être le bouleversement qu’on n’attendait plus. Trente-six heures plus tard, sa déclaration continue d’alimenter les spéculations ça et là. “Un vrai bougé”, croyait reconnaître hier un élu socialiste qui avait pris part aux négociations entre alliés de gauche lors de la campagne des législatives. Ce dernier envisageait même une issue positive : “Il faut une négociation d’un accord de non-censure entre le NFP et l’ex-majorité au sujet du budget… Et ensuite, projet par projet, il faudra aller construire des majorités.”
Pour rappel, le leader Insoumis a interrogé samedi droite et bloc central : “S’il [un gouvernement Castets] ne comportait aucun ministre Insoumis, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d’appliquer le programme” du Nouveau Front populaire ?
Frémissement. Le coup mélenchoniste fait cogiter en Macronie. Du moins du côté des députés de “l’aile gauche”, où plusieurs appelaient hier, anonymement toutefois, à ne pas balayer si vite l’idée — sans être dupes des intentions de JLM et en précisant que l’exclusion des ministres Insoumis ne réglait pas leurs désaccords programmatiques. “C’est une première avancée”, notait ainsi l’un via Telegram.
Un bon coup de roué. Une autre nous confiait : “On a tous intérêt à considérer que c’est un bougé. Il ne faut pas donner le sentiment qu’il ne s’est rien passé, sinon, du point de vue des gens constructifs de gauche, on va vraiment perdre des points de vie et avoir l’air de s’accrocher au pouvoir.” Et donc obérer un peu plus leurs chances de convaincre quelques sociaux-démocrates de ne pas voter une motion de censure contre un gouvernement non dirigé par Lucie Castets, la candidate du NFP.
Sauf que, comme vous le racontait Dimanchissime, les camps interpellés par l’Insoumis avaient plutôt répondu par la négative. 
Initiative tuée dans l’bluff. Les principaux concernés par la question piège, Emmanuel Macron et Gabriel Attal, chef du groupe des députés macronistes, n’ont pour l’heure pas réagi (malgré le harcèlement, pardon, les nombreuses sollicitations, par votre infolettre, des conseillers de l’un et de l’autre). Tout juste le palais présidentiel est-il cité par Le Figaro pour évacuer “une vraie fausse proposition”.
Dégonflé. De l’aveu même de l’Insoumis Hadrien Clouet, joint nuitamment, la sortie de “JLM” était “plus une question qu’une proposition”. De quoi peut-être nourrir l’analyse de L’Opinion ce matin pour qui ce positionnement aux airs de sacrifice sert surtout les ambitions présidentielles du tribun, qui ne serait pas comptable du bilan d’un gouvernement NFP sans ses troupes. Et laisser sceptique sur les chances de réussite de ce “bougé”.
QUE SÉJ’ ? Suspendu à la désignation d’un nouveau Premier ministre, Renaissance attend le 11 septembre pour organiser sa rentrée et réunir élus et cadres à Rosny-sur-Seine (sur les lieux et au lendemain de la journée parlementaire des députés Ensemble pour la République), a-t-on appris hier. Cette priorité laissée à la nomination d’un chef de gouvernement est aussi un message de Stéphane Séjourné à… Elisabeth Borne. 
On vous explique. Un conseiller du secrétaire général du mouvement présidentiel nous rappelait hier une récente phrase de son patron. Dans un message envoyé à ses adhérents vendredi, Séjourné réclamait que “dans les prochains jours, chacun se concentre sur l’essentiel : l’avenir du pays et non celui des partis”. “Je vous laisse comprendre à qui ça s’adresse”, glissait notre homme. 
Traduction offerte par Playbook : le numéro un du mouvement présidentiel a peu goûté le calendrier d’Elisabeth Borne, qui a annoncé mercredi candidater à son remplacement à la tête de Renaissance. Lui-même n’a, pour l’heure, jamais indiqué s’il tenterait ou non d’être réélu — même si nombreux sont ceux qui le jugent déjà condamné à laisser la place. 
CHOC DES TITANS. L’ancienne Première ministre, encore elle, pourra croiser la route (et le fer ?) de son adversaire putatif, Gabriel Attal, le 7 septembre. Ce jour-là, Territoires de Progrès (mais si, le petit parti de l’ex-ministre Olivier Dussopt, représentant de “l’aile gauche” du camp présidentiel) organise sa rentrée à Châtillon, dans les Hauts-de-Seine. Borne y sera l’une des invitées remarquées ; comme Attal, dont chacun s’attend à ce qu’il se lance dans la bataille du parti, même s’il n’a pas dévoilé officiellement ses intentions. “Ce sera le petit choc de la rentrée”, s’amusait hier un dirigeant de TdP dans le cellulaire de votre serviteure.
À noter aussi : la présence de Karim Bouamrane, le maire socialiste de Saint-Ouen décidément en vogue (relisez-nous ici pour tout comprendre de cette mode).
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MAYDAY MEDEF. En pleines tractations pré-nomination d’un nouveau Premier ministre, les patrons ont (évidemment) aussi leur avis. Patrick Martin, qui ouvre aujourd’hui la Rencontre des entrepreneurs de France, raout de rentrée du Medef, a déjà posé les bases. “Si le programme de LFI était appliqué, ce serait insupportable pour le pays”, a lancé hier au Figaro le président de l’organisation patronale, fustigeant les mesures du NFP prévoyant hausses d’impôt, abrogation de la réforme des retraites et autre hausse du Smic. Si ça n’est pas assez clair, écoutez-le encore à 8h20 sur France Inter, ou lors de son discours à 14 heures.
À suivre aujourd’hui : la première intervention politique, en début d’après-midi, par Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, quelques heures après (pour la première) ou avant (pour le second) leur entretien élyséen respectif. Jean-François Copé, Valérie Hayer, Bruno Retailleau, Sandrine Rousseau et Fabien Roussel sont aussi attendus pendant ces deux jours. Si vous en voulez encore, c’est sous la plume de mon collègue Paul de Villepin dans Paris Influence.
ARRÊTÉ. A peine sorti de son avion au Bourget, le PDG de Telegram, Pavel Durov, a été interpellé samedi par la police aux frontières, et présenté hier soir à un juge d’instruction. Le milliardaire est critiqué pour une modération jugée lacunaire sur la messagerie cryptée, ce qui équivaudrait à se rendre complice de terrorisme, trafic de drogue, fraude, blanchiment d’argent et autres joyeusetés. Pour découvrir la réponse de l’entreprise et tout comprendre à cette affaire, foncez sur les explications d’Océane Herrero dans Paris Influence ou sur cet article de mon collègue Jones Hayden (en anglais).
Emmanuel Macron continue ses consultations à l’Elysée en vue de nommer un Premier ministre. Il reçoit Yaël Braun-Pivet à 9h30, Marine Le Pen et Jordan Bardella à 10h45, Eric Ciotti à midi et Gérard Larcher à 17 heures. 
Yaël Braun-Pivet anime avec Gérard Larcher une keynote spéciale aux Rencontres des entreprises de France du Medef à 14h30. Elle se rend ensuite à Louviers pour le relais de la flamme paralympique, à partir de 16h30.
Parti socialiste :  conférence de presse à 11 heures à Paris pour présenter le programme de l’université d’été du parti à Blois.
Medef : Rencontres des entreprises de France à l’Hippodrome de Longchamp, à partir de 14 heures et jusqu’à demain.
7h40. TF1 : Sandrine Rousseau, députée ES de Paris … France 2 : Sébastien Chenu, député RN du Nord … RTL : Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, député de Moselle  … RMC : Yonathan Arfi, président du Crif.   
7h45. Franceinfo : non communiqué.  
7h50. France Inter : Aurélien Bellanger, romancier, auteur de Les derniers jours du Parti socialiste. 
8h10. Europe 1/CNEWS : Franz-Olivier Giesbert, écrivain et journaliste. 
8h15. France 2 : Michaël Jeremiasz, chef de mission de la délégation française pour les Jeux paralympiques … Radio Classique : Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS … RMC : Benjamin Morel, constitutionnaliste, maître de conférence en droit public à l’université Paris Panthéon-Assas.
8h20. France Inter : Patrick Martin, président du Medef … RFI : Othman Nasrou, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, premier secrétaire général délégué des Républicains … LCI : Manon Aubry, eurodéputée LFI.   
8h30. Franceinfo : Olivier Faure, premier secrétaire du PS … BFMTV/RMC : Fabien Roussel, secrétaire national du PCF … Sud Radio : Karl Olive, député EPR des Yvelines. 
AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : La REF du Medef : une édition au galop, le Parlement caressé dans le sens du poil … JO : le bilan à mi-parcours de Viginum sur les ingérences étrangères … Naturalisé puis arrêté, l’étrange destin de Pavel Durov en France. C’est à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.
MÉTÉO. Ciel clair sur tout l’hexagone. Temps idéal pour choisir un Premier ministre, non ?
ANNIVERSAIRES : Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine … Jeannette Bougrab, ancienne secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse … Louis Boyard, député LFI du Val-de-Marne.
PLAYLIST. Catalina, d’Allah-Las.
Un grand merci à : nos éditeurs Matthieu Verrier et  Pauline de Saint Remy, Sofiane Orus Boudjema pour la veille et Catherine Bouris pour la mise en ligne.
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